Le dernier livre de Douglas Kennedy n’est pas un roman comme « Les Charmes discrets de la vie conjugale » ou « L’Homme qui voulait vivre sa
vie », par exemple , mais il reprend toutes les grandes thématiques qui obsèdent l’auteur. C’est en quelque sorte une méditation philosophique sur la vie, la mort, l’amour. Une réflexion
existentielle sur le hasard, le destin. Ces pages sont en quelque sorte des mémoires philosophiques et une introspection fine et honnête de Douglas Kennedy qui revient sans concessions sur son passé,
son enfance écartelée entre des parents qui se déchirent, mais qui demeurent ensemble par devoir, sur sa vie de couple parfois tumultueuse, sur sa liaison conjugale brisée avec la femme qui lui a
donné deux beaux enfants dont l’un, le garçon souffre d’autisme. L’auteur nous parle de lui, de ses amours, de ses amis, de ses douleurs, mais il nous parle aussi de tous ceux qui ont croisé sa
route, qui l’ont ému, qui l’ont parfois bouleversé. Comme tout romancier, il a puisé dans ces rencontres une grande part du matériau romanesque dont il se sert pour, à partir de la réalité, créer de
la fiction.
Son livre «est en quelque sorte une promenade à travers les questions cruciales que pose la condition humaine »comme il le dit avec beaucoup de justesse. S’il a ajouté à ce livre des histoires autres
que la sienne, celles-ci résonnent néanmoins profondément en nous car elles sont universelles. Il ne s’agit pas d’un livre froid et didactique de philosophie, mais d’une méditation pleine d’humanité
sur des questions existentielles de la vie comme : Le bonheur n’est-il qu’un instant fugace ? Sommes nous les victimes ou les artisans de notre infortune ? Réécrivons nous toujours l’histoire pour la
rendre plus supportable ? La tragédie est-elle le prix à payer pour être de ce monde ? La spiritualité se trouve-t-elle entre les mains de Dieu…ou juste au coin de la rue ? Pourquoi le pardon est-il
hélas la seule solution? Bref de nombreuses pistes de réflexion à partir de souvenirs personnels d’un l’auteur pour lequel on éprouve une irrésistible empathie car même si on n’a pas tous en nous
quelque chose de Tennessee, on a tous en nous quelque chose de Kennedy.
Toutes ces grandes questions sans réponse aux éditions Belfond
En librairie le 6 octobre 2016
Catherine Merveilleux
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