Le Prince charmant a 30 ans. Il est milliardaire, golden boy, self made man. Il emmène sa Dulcinée en week-end en Tanzanie, ou à la rigueur à Saint Barth, sinon c’est
un loser. L’héroïne en a 20. Elle est pauvre, stagiaire ou étudiante. Elle est jolie, mais n’en a pas conscience. Elle est timide et rougit pour un rien, boit des cocktails, brunche avec ses copines,
fait du yoga et dans ce monde idyllique, ses louboutins ne lui font jamais mal aux pieds.
Tout est codifié. Chaque personnage a une blessure secrète et dans son essai, l’auteur nous révèle que six jours peuvent suffire à écrire ce type de romance et que chaque personnage du casting a une
« fiche » consignée sur un tableau Excel …
Tout est formaté.« L’homme est blanc, dominant, riche, musclé, performant sexuellement et pénétrant. La femme est blanche aussi, pauvre, pénétrée, elle attend qu’un homme la comble sexuellement
(et si possible la comble aussi de cadeaux) ».
Les romances érotiques se suivent et se ressemblent : la femme et l’homme répondent à des normes drastiques et conventionnelles, leurs interactions sont aussi simplistes que convenues et le
désir féminin très canalisé. Ces romances érotiques favorisent une sexualité normalisée, qui loin de libérer la femme, deviennent, en fait, un obstacle à son émancipation et à sa libération car il y
a beaucoup de tabous et de non dits.
L’image de la Femme, dans ces romans, est en fait très rétrograde. L’auteur avec un esprit critique et beaucoup d’humour montre que dans ces stéréotypes étriqués, les femmes doivent se cantonner à
quelques clichés très réducteurs.
Un essai plein de verve, caustique et percutant de la journaliste Camille Emmanuelle
Lettre à celle qui lit mes romances érotiques qui doit s’arrêter tout de suite
Essai. Editions Les Echappés
Catherine Merveilleux
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