Longtemps conseiller littéraire et chroniqueuse sur TF1 (Vol de nuit, Au Field de la nuit ), l’auteur connaît parfaitement bien l’univers de la télévision, ce qui lui permet de dépeindre
avec une crédibilité réelle et infaillible l’univers impitoyable du monde cathodique.
Jetée en pâture à l’animateur, aux invités du plateau, au public et aux téléspectateurs, la jeune Angie, fragile, soucieuse et obsédée de l’image qu’elle reflète, peu à peu se fissure de l’intérieur
en direct. Angie, peut-être un petit peu trop fragile, un petit peu trop vulnérable ne trouvera de bienveillance, ni chez le présentateur, un véritable bouffon, ni chez les chroniqueurs, ni auprès
des autres invités, ni auprès de l’attachée de presse, ni auprès de l’Editrice, qui au lieu de la plaindre, la maudissent car elle n’a pas au cours de sa prestation catastrophique rempli son contrat,
à savoir, assuré la promotion de livre. Elle l’a au contraire enfoncé et personne ne l’achètera, c’est sûr. Les personnages, la blogueuse littéraire obèse, le présentateur-bouffon, l’acteur sur le
déclin, le député, la Bimbo au premier rang du public sont peints au vitriol et de purs morceaux d’anthologie.
Un roman sans concessions sur une société trop médiatisée où le pouvoir de l’image peut rendre célèbre, mais aussi détruire. Une critique acerbe du monde de l’apparence. La surexposition, sous le
regard des cameras et les sunlights des plateaux de l’intimité peut s’avérer dangereuse, très dangereuse. Victime d’un burn out et d’une crise de démence Angie commettra l’irréparable et implosera.
Jessica L.Nelson dépeint avec talent, humour et férocité, l’univers des show télé où il s’agit moins d’écouter les réponses que de créer de l’audimat et un buzz. Peut importe l’essentiel, c’est
à dire le fond. Seuls comptent les apparences, les illusions et le paraître, au détriment de l’Etre.
Tandis que je me dénude. Un roman de Jessica L. Nelson. Ed Belfond
Catherine Merveilleux
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