Depuis 1999, le charismatique Richard Charest fait partie de la distribution de Notre Dame de Paris. Originaire du Québec sa route croise celle du célèbre parolier Luc Plamondon qui lui confie tout d’abord le rôle du chevalier Phœbus qu’il a interprété 434 fois. Désormais il interprète celui de Gringoire et samedi à Marseille , c’était pour lui une date spéciale car pour la 868° représentation, il interprétait Gringoire pour la 434° fois.
Interview de Richard Charrest
A votre avis Richard quelles sont les raisons qui font que ce spectacle perdure et connaisse un tel succès quel que soit le pays et quelle que soit la langue et ce depuis
sa création en 1999 ?
Ce spectacle est universel et intemporel car il aborde des sujets éternels comme l’amour, la passion, le désir, la sensualité. Chaque être humain peut s’identifier, être en empathie ou en compassion
avec les protagonistes. Les sentiments des différents personnages sont universels et existent depuis la nuit des temps. L’action se déroule en 1482, mais les sentiments et les affects des êtres
humains sont toujours les mêmes. L’amour, la jalousie ne connaissent ni frontières, ni barrières sociales. Les thèmes abordés sont toujours d’une actualité brûlante, notamment celui des Sans-Papiers.
En 1999, lors de la création de Notre Dame de Paris, l’Eglise Saint-Bernard avait été occupée, aujourd’hui, la thématique de l’accueil des flux migratoires interpelle plus que jamais. Certaines
personnes quittent des pays potentiellement dangereux pour eux où ils sont parfois en danger de mort, se retrouvent personae non gratae et ne trouve pas l’asile espéré dans le pays où ils ont émigré.
La problématique est transposable et les bidonvilles sont la Cour des miracles dont parlait Victor Hugo et que reprend la comédie musicale. La pauvreté est en progression, je pense, c’est ce que je
constate en parcourant la France, notamment en Province. La précarité s’intensifie. L’une des autres raisons est aussi la qualité de l’écriture des paroles et de la musique écrites par Luc Plamondon
et Richard Cocciante. Je suis sensible à l’écriture car j’écris moi-même.
Parlez nous du spectacle musical Rimbaud dont vous êtes le compositeur et que vous avez co-écrit avec Arnaud Kerane …
Il a été créé en 2007. Je suis actuellement en négociations et en pourparlers avec la Chine. Il devrait être joué à Pékin. Les contrats ne sont pas les mêmes qu’en France et qu’en Occident . En Chine, la norme c’est le Buy out. C’est à dire en gros qu’on cède les droits point barre. Rimbaud est un personnage fascinant, il n’écrit que pendant cinq ans et il est l’un des plus grands poètes français. Sa vie tumultueuse, ses fugues, ses relations conflictuelles avec Verlaine, ses tentatives de meurtre, ses rapport avec la drogue et surtout son génie en font un personnage très romanesque. C’est une icône en Asie. Son côté insoumis a créé des émules. Les Doors l’adoraient, tout comme Bob Dylan. Dans le spectacle à Paris, j’incarnais personnage de Verlaine. Un poète lui aussi comme Gringoire le poète troubadour que j’interprète dans notre Dame de Paris et qui est le narrateur le fil rouge du spectacle.
Vous avez sillonné les continents avec Notre Dame de Paris. Quel accueil avez-vous reçu ?
Effectivement, de 1999 à 2006, j’ai fait partie de toutes les tournées en France et à l’Etranger où le spectacle connait un réel engouement. A Séoul, en Corée du sud, nous avons été accueillis comme les Beatles. Nous y avons donné 30 représentations et l’accueil était phénoménal. Ensuite, nous avons continué la tournée à Singapour, à Taïwan. Marseille est la 4° date de la tournée française. C’est encore une fois, le début d’une belle aventure.
Catherine Merveilleux
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