Passionnée par la mer, la dynamique avocate marseillaise était en grande conversation avec Alexandra Oppenheim-Delauze, présidente-directrice générale de la Comex, au
sujet du transfert de la Grotte Cosquer à la Villa Méditerranée et de la création d’un musée sub-aquatique à la Maison Saint-Nicolas, deux gros dossiers, ayant pour thématique la mer et le tourisme.
Ces deux femmes d’exception étaient en route pour le Sénat, en compagnie de Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire de Marseille, déléguée à l’Urbanisme, Conseillère départementale, présidente de
l’établissement public d’Aménagement Euroméditerranée et présidente du CAUE, où elles étaient invitées par Jean-Claude Gaudin, qui souhaitait rendre hommage à ces femmes actives, qui participent
grâce à leurs compétences et à leur sérieux au développement de la Cité Phocéenne.
Spécialisée en droit commercial maritime et de l’environnement, Geneviève Maillet a été élue sur son programme et a exercé son dauphinat, pendant un an, aux côtés de Maître Fabrice Giletta, comme
c’est la règle. Elle a longtemps œuvré pour la défense de la Méditerranée et du Calypso, le bateau du Commandant Cousteau. Les axes de son programme étaient et sont toujours : « La défense de la
profession d’avocat et des valeurs intrinsèques à cette profession mises en péril et fragilisées par les tensions et les mutations de notre société, à cause du terrorisme, de l’ubérisation et des
difficultés du justiciable à avoir accès à la justice. La loi Macron a, elle-même, porté un lourd préjudice à la profession d’avocat. », ajoute-t-elle.
Depuis son intronisation le 5 janvier dernier, la nouvelle bâtonnier du Barreau de Marseille est sous le feu des projecteurs et très sollicitée par les médias, du fait qu’elle est une femme. A la
question « Pensez-vous que le fait d’être une femme vous apporte une spécificité particulière, dans l’exercice de vos responsabilités de Bâtonnier du Barreau de Marseille ? », Geneviève
Maillet répond : « Je suis femme en tant que maman, en tant qu’amoureuse, mais dans l’exercice de ma profession, je me veux professionnelle, efficace et compétente. Je pense, cependant, que le
fait d’être une femme me donne une certaine propension à la créativité et à l’empathie avec mes clients. Au delà de l’aspect juridique et technique, une femme a, dans la majorité des cas, un esprit
visionnaire qui lui permet d’envisager des perspectives et des solutions inexplorées et novatrices. Cette qualité lui sert de catalyseur et a un impact certain sur la résolution de certains dossiers
qu’elle débloque.
Le Barreau de Marseille a une spécificité incroyable car le destin de la Cité Phocéenne est indissociablement lié à sa situation géostratégique et à son environnement. Elle est méditerranéenne et à
la croisée de la tradition et de la modernité grâce au développement de la French Tech. Elle a aussi inexorablement une dimension internationale. Je travaille d’ailleurs régulièrement avec Shangaï »,
poursuit-elle. A propos de la mer, Alexandra Oppenheim-Delauze, a pour ambition de créer un musée sub-aquatique à la Maison Saint-Nicolas située entre le Sofitel et le Rowing-club, à côté du Palais
du Pharo ». La directrice-générale, présidente de la Comex explique : « Le projet est de permettre à Jason Decaires Taylor d’immerger ses statues sous-marines dans l’anse des Catalans,
comme il l’a fait au Musée Atlantico. Un fond de 2 millions d’euros pour que ce projet voit le jour est d’ailleurs prévu. Les statues sont en ciment marin au P.H. neutre, écologiques et
recréent l’éco-système ». Geneviève Maillet et Alexandra Oppenheimer-Delauze travaillent aussi sur le dossier de la Grotte Cosquer, cette grotte paléolithique située dans une Calanque de Marseille
qui va être recréée à la Villa Méditerranée.
Geneviève Maillet poursuit : « Il me paraît aussi essentiel de rapprocher le citoyen de l’avocat et j’aimerais bien qu’en 2017, année où Marseille est Capitale européenne du sport, le Barreau de
Marseille organise des rencontres sportives interprofessionnelles » et insiste sur les mutations de la société qui induisent une réflexion nouvelle sur l’éthique en matière médicale, eu égard aux
progrès de la médecine et au bouleversement des normes.
Geneviève Maillet tient aussi à évoquer le souvenir de Maître Lombard, un ténor du Barreau récemment disparu à qui elle vient de rendre un vibrant hommage.
Bref, la nouvelle Bâtonnier du Barreau de Marseille ne manque ni de projets, ni d’ambition pour le Barreau de Marseille et pour la Cité Phocéenne.
Catherine Merveilleux
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